Livres augmentés

by ladebe on 27 novembre 2010

À propos de présentations numériques de livres, j’aimerais vous présenter le travail de Camille Scherrer, qui propose une extension virtuelle à son livre. On pourrait qualifier l’ensemble de “livre augmenté”, puisque c’est une application des techniques de réalité augmentée sur un objet livre. En cherchant un peu sur les moteurs de recherche, on tombe facilement sur l’oeuvre de Marius Hügli et Martin Kovacovsky, Jekill und Hyde (un classique revisité), similaire mais qui va plus loin dans l’interactivité.

Je vous laisse donc découvrir la présentation de Jekill und Hyde (le plus intéressant est à la fin de la vidéo) :

Et celle du Monde des Montagnes, de Camille Scherrer1, que je trouve personnellement plus poétique (vous trouverez une meilleure vidéo et une démonstration de son premier livre augmenté, The Haunted Book, sur son site) :

Nous sommes ici à mi-chemin entre le livre numérique et le livre tangible. L’objet et le programme ne se contentent pas de coexister ; le deuxième dépend du premier. Ce sont les gestes que nous avons sur l’objet physique qui agissent sur le multimédia.

“We always wanted to design a book with AR, because it is a nice way to combine analog feeling with digital content.” 2 (M.Kovakovsky)

Cependant, la présence de l’écran se fait gênante. On est invités à regarder le moniteur alors qu’on tient un beau livre dans les mains…

On constate aussi une certaine uniformité esthétique dans les trois ouvrages : ombres qui passent par-dessus les pages, éléments qui s’ajoutent aux images du livre, jeux d’ombres… Est-ce dû à la technologie employée ? Je me suis donc documentée sur le plan technique, et il se trouve que les trois sont fabriqués avec le même logiciel, Unifeye Design.3 Pourtant, de la bouche du créateur même, la technologie est voulue le plus transparente possible :

“But still it [Augmented Reality] is just a tool which should be used cleverly, and not get more attention than the main content. Too Many AR project we know are more a demonstration of technology than giving benefits to a product.” 4 (M.Kovakovsky)

Vos avis ?

1 Pour aller plus loin, voir l’interview de Camille Scherrer sur le site de Télérama
2
et 3 Voir l’interview de Martin Kovakovsky (en) sur le site augmented-reality.fr
4Unifeye Design, Software by Metaio // notez au passage la licence à 3000€, qui laisse supposer qu’ils sont probablement en situation de monopole…

Octombulation

by ladebe on 3 novembre 2010

Pour rester sur mes découvertes du Salon Light#7, voici une présentation d’une publication plutôt originale, L’Octombule.

Ce journal se présente sur un format “poster” (A2 ?) pour le moins inhabituel – certes pas le plus pratique pour lire dans le métro aux heures de pointe. Pourquoi ce mode de publication ? On pourrait penser aux affichages municipaux d’un autre temps, appels et autres actualités collés aux murs dans le bourg. Et ce serait une bonne piste. En effet, l’esprit “village”, c’est l’essence même de ce journal : la rédaction est collaborative et plus ou moins locale, la distribution se fait à la criée et le prix au chapeau. La diversité des auteurs à la démographie expansive et des styles de textes hétérogènes (de la proposition d’ordre mathématique à l’écriture poétique truffée de jeux de mots) font de L’Octombule une aventure humaine avant tout.

Si le contenu est principalement littéraire, la forme n’en est pas délaissée pour autant – bien au contraire, même. A chaque numéro correspond un thème (“10”, la girafe, le rire…) suivi aussi bien par les textes que par le graphisme. La mise en page s’adapte à chaque fois, avec quelques trouvailles bien senties. Je suis complètement fan du numéro sur le thème du labyrinthe, qui ne se lit que par transparence :


Octombule #9 recto, par transparence // Octombule #9 verso, opaque

Octombule dont le nom est d’ailleurs tiré de celui d’Octon, fief rural du territoire des Vaillergues, situé quelque part entre Béziers et les Cévennes. Ça vous éclaire ?

Alors je devrais peut-être vous parler de l’Attribut des Vaillergues. Késako ? “Une association loi 1901 dont l’objet est d’animer et de développer la vie sociale et culturelle du territoire des Vaillergues et au delà”, nous dit le site officiel. Une présentation simple et honnête de cette petite tribu de créateurs sans prétentions, créateurs de lien social et/ou créateurs artistiques, en tout cas philanthropes. Utopistes ? Surement, un peu : il y a quelque chose d’idéal dans cette description du village d’artistes solidaires à la vie rythmée par l’accordéon, les puces d’art et le cri des girafes en terre rouge :)

Quoi qu’il en soit, nous avons là à n’en point douter une revue d’artiste(s), aussi bien par sa démarche que par sa réalisation.

Filez lire le journal de minuit et des poussières
(les numéros épuisés sont consultables en ligne)

Bestiole v0.2

by ladebe on 16 octobre 2010

(images issues d’un processus aléatoire)

Bestiole v0.2

On avance, on avance… Outre l’intégration de textes, il y a aussi de nouvelles images dans la base de données et pas mal d’ajustements dans les traitements du programme (carrés, droites, ronds…) jusque là trop systématiques.

Quelle dimension j’ajoute, maintenant ? La 3D, le son, le mouvement ? C’est que c’est une autre paire de manches, tout ça ; on va laisser reposer un peu la bestiole…

(Non, toujours pas dispo en ligne. Ma connexion ne me permet pas d’upload.)

voir présentation de la bestiole

Skaal et OSEF exposés à Istanbul !

by ladebe on 14 octobre 2010

Opening photos by emanuel mathias www.emanuelmathias.com

Du 15 septembre au 15 octobre 2010, exposition de fanzines/graphzines du monde entier (+ de 200 participants) Photos et vidéo de l’expo sur le tumblr evenmymumcanmakeabook

annem bile bir kitap yapabilir // even my mum can make a book chez Manzara Perspectives (Istanbul, Turkey)

Oui, je sais, y’en a marre d’entendre parler d’Hadopi

by ladebe on 14 octobre 2010

Mais s’il y a quantité de billets sur le sujet, rares sont ceux qui savent vraiment de quoi ils parlent… Je vous recommande la lecture de cet article éclairé :
De la négligence caractérisée
D’ailleurs, si ce genre de sujets vous intéresse, c’est un blog à suivre (Bluetouff)

Des conséquences de l’usage intensif d’internet sur nos facultés intellectuelles

by ladebe on 13 octobre 2010

Aujourd’hui, lorsqu’il fut question dans un de mes cours de livre numérique et d’avenir du livre, j’ai repensé à ce vieux brouillon sur le piège du web que j’avais commencé cet été. J’ai décidé de le publier tel quel (d’où l’étrange note finale), afin de revenir sur cette idée de “Cerveaux 2.0” alors laissée en plan. Vous le trouverez juste en-dessous de ce billet ; il est à lire comme une introduction.

—-

On entend de plus en plus parler de “perte de la lecture”, de “dictature de l’écran”. L’idée – qui date déjà un peu – serait qu’en étant constamment exposés aux écrans, à la surenchère d’informations et au zapping, les gens perdraient progressivement de leur capacité de concentration sur un même sujet, et la lecture de longs textes deviendrait fastidieuse – c’est notamment la théorie que soutiennent ceux qui annoncent la mort du livre.

En me positionnant en spectatrice de mon propre usage d’internet, il me semble que l’idée n’est pas tout à fait fausse – je reconnais avoir du mal à lire “réellement”, de A à Z, les longues pages web, même lorsque le sujet me passionne (comme, par exemple, cet article sur la sérendipité en informatique) Il faut avouer que la non-mise en page doit jouer pour beaucoup, aussi. Quoi qu’il en soit, il me semble qu’effectivement l’usage d’internet modifie mes capacités de concentration.

Cependant, cet usage – intensif, je le reconnais – fait appel à d’autres capacités : celle, par exemple, de la lecture “rapide” ou “en diagonale” (ma mère me dit parfois : “tu vas trop vite ! tu as vraiment le temps de lire tout ça ?” au défilement d’une page web) C’est un fait : lorsqu’on cherche une information précise et qu’on a disposition plusieurs longs textes, on développe rapidement des habitudes de “traque”, où l’oeil ne lit pas les mots un à un mais “capture” l’ensemble, et ne s’arrête que lorsqu’il rencontre un mot en résonance avec le sujet recherché. C’est finalement une méthode très intuitive. De même, la simplification d’idées complexes en mots-clés efficaces, la capacité à mettre en lien différentes informations, à en multiplier les sources… sont des capacités dont le développement est certainement facilité par l’usage d’internet.

Alors, certes, la lecture approfondie et constante m’est difficile, tandis qu’elle m’était aisée il y a quelques années… Mais, en échange, je peux savoir en un clin d’oeil si le texte que j’ai sous les yeux est intéressant ou non – et, vu la quantité d’informations qu’on peut trouver sur le web, c’est loin d’être négligeable. Je me suis donc adaptée aux besoins qu’internet a fait naître. Vers une évolution de la lecture ?

J’aimerais beaucoup avoir des retours sur les habitude de fonctionnement des usagers d’internet. Cet article reste très subjectif, même étayé de liens sur le sujet… (on ne perd pas les bonnes habitudes !)

» A lire sur le sujet : Est-ce que Google nous rend idiot ? traduction sur le Framablog d’un article de Nicholas Carr, et la réaction de Monique Dagnaud sur Telos (tiens donc, il est question de sérendipité là encore… décidément…), ainsi qu’un débat audio sur le site de Télérama.

PS : évidemment, lorsque je parle d’usage d’internet, je ne parle pas de facebook ni d’msn… Par contre, pour Twitter, il me semble que c’est au contraire dans le vif du sujet ! Quel meilleur moyen d’obtenir de nouvelles sources d’informations autour des sujets qui nous préoccupent ?

PPS : Pardon pour le titre barbare/barbant… Je mettrai des images la prochaine fois :))

Pain Quotidien

Carnets de ladebe