Des conséquences de l’usage intensif d’internet sur nos facultés intellectuelles

by ladebe on 13 octobre 2010

Aujourd’hui, lorsqu’il fut question dans un de mes cours de livre numérique et d’avenir du livre, j’ai repensé à ce vieux brouillon sur le piège du web que j’avais commencé cet été. J’ai décidé de le publier tel quel (d’où l’étrange note finale), afin de revenir sur cette idée de “Cerveaux 2.0” alors laissée en plan. Vous le trouverez juste en-dessous de ce billet ; il est à lire comme une introduction.

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On entend de plus en plus parler de “perte de la lecture”, de “dictature de l’écran”. L’idée – qui date déjà un peu – serait qu’en étant constamment exposés aux écrans, à la surenchère d’informations et au zapping, les gens perdraient progressivement de leur capacité de concentration sur un même sujet, et la lecture de longs textes deviendrait fastidieuse – c’est notamment la théorie que soutiennent ceux qui annoncent la mort du livre.

En me positionnant en spectatrice de mon propre usage d’internet, il me semble que l’idée n’est pas tout à fait fausse – je reconnais avoir du mal à lire “réellement”, de A à Z, les longues pages web, même lorsque le sujet me passionne (comme, par exemple, cet article sur la sérendipité en informatique) Il faut avouer que la non-mise en page doit jouer pour beaucoup, aussi. Quoi qu’il en soit, il me semble qu’effectivement l’usage d’internet modifie mes capacités de concentration.

Cependant, cet usage – intensif, je le reconnais – fait appel à d’autres capacités : celle, par exemple, de la lecture “rapide” ou “en diagonale” (ma mère me dit parfois : “tu vas trop vite ! tu as vraiment le temps de lire tout ça ?” au défilement d’une page web) C’est un fait : lorsqu’on cherche une information précise et qu’on a disposition plusieurs longs textes, on développe rapidement des habitudes de “traque”, où l’oeil ne lit pas les mots un à un mais “capture” l’ensemble, et ne s’arrête que lorsqu’il rencontre un mot en résonance avec le sujet recherché. C’est finalement une méthode très intuitive. De même, la simplification d’idées complexes en mots-clés efficaces, la capacité à mettre en lien différentes informations, à en multiplier les sources… sont des capacités dont le développement est certainement facilité par l’usage d’internet.

Alors, certes, la lecture approfondie et constante m’est difficile, tandis qu’elle m’était aisée il y a quelques années… Mais, en échange, je peux savoir en un clin d’oeil si le texte que j’ai sous les yeux est intéressant ou non – et, vu la quantité d’informations qu’on peut trouver sur le web, c’est loin d’être négligeable. Je me suis donc adaptée aux besoins qu’internet a fait naître. Vers une évolution de la lecture ?

J’aimerais beaucoup avoir des retours sur les habitude de fonctionnement des usagers d’internet. Cet article reste très subjectif, même étayé de liens sur le sujet… (on ne perd pas les bonnes habitudes !)

» A lire sur le sujet : Est-ce que Google nous rend idiot ? traduction sur le Framablog d’un article de Nicholas Carr, et la réaction de Monique Dagnaud sur Telos (tiens donc, il est question de sérendipité là encore… décidément…), ainsi qu’un débat audio sur le site de Télérama.

PS : évidemment, lorsque je parle d’usage d’internet, je ne parle pas de facebook ni d’msn… Par contre, pour Twitter, il me semble que c’est au contraire dans le vif du sujet ! Quel meilleur moyen d’obtenir de nouvelles sources d’informations autour des sujets qui nous préoccupent ?

PPS : Pardon pour le titre barbare/barbant… Je mettrai des images la prochaine fois :))

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